1988 : Gilles Tassé Lafontaine, Bac en Urbanisme en poche, vit une une désillusion rapide devant la gestion municipale de l'époque à Montréal. Son idéalisme demeuré cependant intact, il s’inscrit à la maîtrise en Études Cinématographiques et commence parallèlement à travailler comme premier assistant réalisateur sur des films de fiction 16mm indépendants que soutiennent l’ONF et la SOGIC. Deux ans plus tard, à court de budget et de projet, il s'envole vers l’Ouest canadien, invité à une résidence de trois mois au département de Film et Média Électronique au Banff Centre for the Arts. Il y réalise le court métrage Yonnondio, a book about the past, un portrait de l’écrivaine féministe américaine Tillie Olsen. Le film est nominé pour un Golden Scheaf Award au Yorktown Film Festival.
Gilles demeure trois ans au Banff Centre, travaillant en tant que directeur photo, caméraman, premier assistant et monteur sur une cinquantaine de productions, documentaires et fictions, réalisés par des producteurs venus de partout dans le monde. Il est aussi instructeur technique et conseiller auprès de réalisateurs émergents. L'obtention d'une bourse Leighton Studios Independent Residency de trois mois à l’automne 1993 offre à Gilles l'occasion d'entreprendre les recherches nécessaires à l’écriture d'un deuxième scénario de long métrage.
QUELQUES FAITS MARQUANTS
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1990 Invitation au Banff Centre for the Arts et production de Yonnondio.
1991 Nomination Golden Sheaf pour Yonnondio au Yorktown Film Festival.
1993 Bourse et Résidence Leighton Studios pour l’écriture d’un scénario.
1995 Prix Creative pour Heads up au US International Film - Video Festival.
1996 Présentation de Drum Making au North American Indian Film Festival à San Francisco.
1997 Obtention d'un stage vidéo numérique et multimédia à Interval Research Corporation, Palo Alto, CA.
2000 Production de Une Derniere Olive à La Friche La Belle de Mai, Marseille.
2004 Mentorat d'un producteur pour Inuit Broadcasting Corporation à Iqaluit.
2008 Création de Positive Interference à Los Angeles, CA.
2009 Tournage de Texan Eels On Wheels au Texas et à Los Angeles.
2014 Présentation de Texan Eels On Wheels au festival de film "We Speak, Here".
2016 Maîtrise notée "exceptionnelle".
2016 Début d'études doctorales et obtention d'une bourse FRQSC.
2017 Début de collaboration avec Sascha Petersen et Adaptation International.
2018 Début de collaboration avec Joanne Burgess et le Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal.
2023 Soutenance de thèse très bien réussie !
Début 1994, Gilles reçoit une offre de contrat de la part de Ross Burnett, un producteur des Territoires du Nord-Ouest. Il quitte donc finalement Banff et s'installe à Yellowknife où il fonde la compagnie Treeline Productions. En collaboration avec Native Communications Society et différents conseils de bandes et organismes gouvernementaux, il réalise et produit des documentaires et des émissions de télévision en direct ayant pour sujet des enjeux socioculturels et environnementaux pour la Nation Dene et les Peuples Inuits. Parmi ces productions se distinguent Heads Up, récipiendaire d’un prix Excellence Créativité au U.S. International Film and Video Festival, et Drum Making présenté au North American Indian Film Festival de San Francisco.
En 1996, après trois longs hivers à Yellowknife, en quête de chaleur et de vie urbaine, Gilles s'installe à San Francisco. Il y complète en temps record un Certificat en Multimédia avec spécialisation vidéo numérique et interactivité de la San Francisco State University. Il obtient aussitôt un contrat auprès de Interval Research Corporation, un «think tank» de la Silicon Valley fondé par Paul Allen, co-fondateur de Microsoft. Gilles travail en tant que cameraman et monteur de documentaires non linéaires pour visionnement interactif. Il collabore de plus avec des scientifiques et artistes, produisant et réalisant des documentaires sur des recherches ethnographiques, sociales et médiatiques. Il entretient des collaborations particulièrement fructueuses avec Rachel Strickland créatrice des Portable Portraits et Michael Naimark, qu’il accompagne à Tombouctou afin d’y filmer en stéréoscopie les images pour l’installation Being Here Now ainsi qu’à New York pour le tournage du documentaire sur le projet Global Jukebox conçu par le visionnaire Alan Lomax.
En 1999, Michele Turnure, productrice au Banff Centre for the Arts, engage Gilles en tant que directeur photo pour le tournage d’un documentaire à Paris, Saint-Nazaire et Marseille. C'est le coup de foudre pour le sud de la France : le tournage terminé, Gilles s'installe à Marseille. En partenariat avec La Friche La Belle de Mai, méta-structure artistique et culturelle marseillaise, il produit et réalise le film Une Dernière Olive, un court métrage de fiction 16mm N&B, segment du long métrage La Merco de l’An 2000. Gilles donne aussi un atelier de cinéma documentaire au cinéma Jean Renoir situé dans une citée multiethnique de Martigues. Il produit aussi différents documentaires sur la vie culturelle de Marseille et écrit deux nouveaux scénarios de long métrage.
En 2003, c'est le retour à Montréal. Il est engagé par l’École du Show Business où il enseigne la gestion, la préproduction et la production cinématographique et tourne deux longs métrages avec ses étudiants. L'année suivante, son contrat à peine terminé, il est recruté à titre d'instructeur et mentor d’un nouveau producteur inuit par la Inuit Broadcasting Corporation basée à Iqaluit. En janvier 2005, fraîchement de retour du Grand Nord, Gilles prend une pause de la vie trépidante et exigeante d’un contractuel du cinéma et travaille au département des comptes étudiants de l’Université McGill.
À peine quelques mois plus tard, ayant rapidement retrouvé son énergie de cinéaste indépendant, Gilles produit des documentaires culturels à Montréal. En 2008, il fonde Interférence Positive et partage son temps entre Montréal, Vancouver et Los Angeles où il participe à différents tournages en tant que caméraman, monteur et producteur.
En 2009 un collaborateur de longue date de Los Angeles atteint d’un cancer lui confie pratiquer toujours la plongée malgré la perte de mobilité. Gilles découvre Eels on Wheels, une organisation s’étant donné la mission de faciliter la plongée aux personnes handicapés, inspiration de la production de Texan Eels On Wheels; un portrait multiforme des membres du groupe. Il obtient rapidement une certification de plongée PADI en prévision de voyages au Belize et à Bonaire, puis rassemble l’équipement nécessaire à des tournages sous l'eau.
En 2010, après deux voyages de plongées et une escapade à travers les plaines du sud-ouest américain pour le tournage d'entrevues à Los Angeles, Austin, Dallas et San Antonio, Gilles quitte la Côte Ouest et se réinstalle à Montréal. Dès son retour, il co-produit avec L'AMDI, l'Association de Montréal pour la Déficience Intellectuelle, un film célébrant les 75 ans d'existence de l'organisme. À l’automne 2013, il termine enfin la postproduction de son long métrage documentaire Texan Eels On Wheels. Le film est présenté en 2014 au festival "We Speak Here" et à l'automne 2014, Gilles produit une version de 20 min. de Texan Eels. En 2016, il termine sa maîtrise en Études cinématographiques entamée il y a plus de vingt ans à l’Université de Montréal ! Dans son mémoire de maîtrise, il analyse la relation qui s’établit entre le créateur d’une œuvre documentaire interactive et son spectateur actif et produit un webdocumentaire Texan Eels On Wheels. afin de vérifier quelques-unes de ses hypothèses. Le jury accepte unanimement son mémoire de recherche et création et lui décerne une note exceptionnelle.
En 2016, Gilles entame une nouvelle démarche de recherche-création au sein du doctorat conjoint en communication de l’UQAM, l'Université de Montréal et de Concordia University afin d’expérimenter le dispositif documentaire immersif. Titulaire d'une bourse de recherche du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), il obtient des charges de cours à l’École des Médias de l’UQAM. En parallèle, il débute des collaborations importantes avec Adaptation International pour une série de documentaires sur l'adaptation aux changements climatiques pour les Premières Nations, et avec le Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal, le CSSDM et l'Écomusée du Fier Monde pour la création d'un dispositif interactif pédagogiques. En 2023, Gilles réussit la soutenance de sa thèse de doctorat, le jury tenant à souligner les éléments suivants : la mobilisation de sa longue et riche pratique de documentariste ; la qualité et la diversité des expérimentations à la base de sa recherche-création et sa prestation lors de la soutenance. Maintenant que cette étape exigeante est complétée, Gilles prépare un nouveau projet de recherche-création en collaboration avec Adaptation International. Cette fois-ci, il désir exploiter les caractéristiques communicationnelles de la réalité augmentée dans la médiatisation d'information sur l'adaptation aux changements climatiques.